Une métaphore toute simple et pourtant…
J’ai une histoire qui n’a aucun rapport avec la cuisine mais que j’aimerais quand même partager. J’ai mis du temps à me décider car je ne savais pas dans quelle mesure cette histoire faisait sens pour moi. C’est après avoir rédigé mon point après 8 mois de voyage, que j’ai réalisé à quel point cette métaphore était finalement clef dans ma démarche et qu’elle méritait sa place quelque part dans les récits de mon aventure.
Lorsque j’étais en stage à Gaia, (l’Ashram en Thaïlande où j’ai passé un mois pour apprendre la permaculture et l’éco-construction), on m’a un jour demandé de prendre 15 minutes dans la nature et de choisir un élément qui me “ressemble” et d’expliquer en quoi il me ressemble.
Chacun des participants est revenu avec des fleurs, des feuilles, des branches, plus ou moins colorées, plus ou moins vivantes, plus ou moins grosses et encombrantes… Et moi je suis revenue avec un petit morceau de papier toilette.
Le papier toilette est un produit qui est fabriqué de toute pièce par la société de consommation. Ca ne pousse pas dans la nature, on n’en trouve pas sur les arbres, ça a été fabriqué pour un besoin finalement assez primaire d’hygiène. On peut donc facilement dire que le papier toilette est fabriqué par l’homme pour servir la société. Mais ce qu’il y a de bien avec le papier toilette, c’est qu’à la fin il retourne à la terre, il se recycle lui même, il est même compostable. Le papier toilette a donc 4 phases : Être du papier absorbant en sortant de l’usine – Là il a du potentiel, Être du papier souillé après avoir essuyé un postérieur – Là il est/a été utile, Être du papier mâché en phase de décomposition – Là il est transformable – et enfin faire partie de la nature et ainsi être la terre après recyclage naturel – Là il est transformé.
Comme lui, j’ai été un produit fabriqué par l’homme pour servir la société et croyez-moi, du potentiel j’en ai acquis pour au final ne pas servir dans les plus jolies conditions et pour les batailles les plus spectaculaires mais j’ai été utile, j’ai fait ma part du job. Tout ce process a duré 30 ans, 20 ans sur une étagère à attendre mon tour et 10 ans à être “souillée” pour les besoins de la société (mais je le voulais bien hein, je ne blâme personne). Mon pouvoir absorbant n’était pas de si bonne qualité, j’ai donc finalement saturé et j’ai commencé, avec ce voyage, à chercher comment passer à la phase 3. Je suis donc en pleine décomposition depuis maintenant 4 ans et je découvre que si ce process est long à prendre, une fois qu’il a commencé, sa puissance est exponentielle et le travail se fait de plus en plus vite. Tout fait sens, tout se met en place, tout devient lumineux, clair et facile.
Et vous, si vous étiez un élément de la nature, vous seriez quoi ?